Le Secret de la caisse

Horace et Isabelle sont amoureux. Mais Isabelle est aussi courtisée par le Capitaine (ou d’un autre JeunePremier), qui a les faveurs de Pantalone.
Les deux amoureux, pour se débarrasser de l’importun, font appel à Pulcinella (ou Brighella ou Arlequin).
Pulcinella va trouver Le Capitaine de la part d’Isabelle : elle le recevra s’il consent à se cacher dans une caisse. Ainsi les mauvaises langues ne le verront pas arriver. Le Capitaine hésite, tremble, titube de peur. Il faut le mettre de force dans la caisse que deux valets transportent, non chez Isabelle, mais chez Horace.

«Pulcinella : (à mi-voix, en direction du public).- Ah ! Ah ! Le voilà le joli monsieur, il ne sait pas ce qui l’attend !
Horace.- Pulcinella, je t’ai cherché partout. Espèce d’idiot ! Tu n’es jamais là quand j’ai besoin de toi (il le secoue).
Pulcinella.- Patron, patron ! Me voici. J’allais justement porter cette vieille caisse à la cave.
Horace.- Qu’est-ce que c’est que cette saleté ? (il donne un grand coup de pied dans la caisse et on entend les gémissements du Capitaine, puis s’adressant à Pulcinella) Tu te plains, tu as mal au ventre, je suis sûr que tu as encore mangé trop de spaghetti.
Pulcinella.- C’est ça ! Trop de spaghetti ! Trop de spaghetti ! (il envoie un autre coup de pied dans la caisse en disant : tais-toi!)
Horace.- Qu’est-ce qui t’arrive ? Abruti ! Tu parles tout seul maintenant ? A fait, que contient cette caisse ?
Pulcinella.- Vos habits, patron.
Horace.- Montre-les moi.
Pulcinella.- Non, la caisse est trop pleine ; vous déferiez tout ce que j’ai rangé (d’un bond il saute sur la caisse, Le Capitaine crie : Aïe !)
Horace.- Je suis sûr que ce ne sont pas des vêtements.
Pulcinella (à genoux).- Pardon, maître, j’ai menti : c’est de la marchandise de contrebande.
Horace.- Tu nous conduiras tous en prison. Va jeter cette caisse de malheur au fond de la lagune (Le Capitaine au fond de la caisse : Au secours, je ne sais pas nager!)
Horace (à Pulcinella).- Si tu ne sais pas nager, je m’en moque ! D’ailleurs on peut la brûler cette caisse (Capitaine : Au secours ! Je ne veux pas être rôti) Tiens, voilà de la poudre : fais la sauter ; c’est le Carnaval, personne n’y prêtera attention !
(Léandre se précipite hors de la caisse à demi-fou, la perruque de travers en poussant des hurlements ; il saute par la fenêtre, – ou au bas de l’estrade – et tombe aux pieds de Pantalone ahuri, avant de prendre la fuite).»

Pantalone ne veut plus du Capitaine pour sa fille, et accepte le mariage de Isabelle et Horace.

Origine de la trame :

Classique